Salut mes p’tits Rat-Poreux de l’espace,
A l’heure tardive où progressivement les âmes errantes de cette demeure commencent doucement à quitter les lieux, la pluie grésille dans le firmament comme une mélodie familière qui donne le rythme aux danses sauvages auxquels les oiseaux nocturnes encore humidifiés de cette bruine constante, tente sans relâche de garder animée. Nous sommes le samedi 20 janvier et nous débutons ce premier Rat-Porc de l’année avec un temps suspendu, arrêté.
Et dans cette atmosphère humide, ce moment oblige les humains dénudés de leurs poils de survie, à se vêtir de quelques laines industrielles pour réchauffer ces corps inspirés. Le temps s’est alors arrêté. Des gouttes paralysées, bouleversées à travers leurs folles courses de gravité qui les fait choir sur le sol meuble qu’elles ont préalablement ramollies grâce à leur force nombreuse et constante, malgré la petitesse de leur composition. Peut-être est-ce là le symbole de la persévérance. A chaque petit pas, aussi petit soit-il, aussi insignifiant et aussi léger qu’il soit, le but s’en voit accompli alors que la pensée commune obligera ces dissidents à abandonner cette tâche qui semble inatteignable de part la minorité observable. Ainsi, telle cette douce bruine, préservez cette assiduité qui chaque jour durant, cadence vos projets d’amour et de passion, nourrit par une volonté de fer que peu d’humains ne vont comprendre ou qu’ils vont certainement, regarder d’une manière dédaigneuse.
Alors voyons en 3 points ce que nous retenons de cette soirée :
« Après la tempête » - Objectif créatif
« La décorporation » - Discussion d'un sujet random
« Penses-tu être un canal ? » - Discussions
« On ne se sent pas tout seul [à propos du Rat-Porc]. » - Bernard.
« Après la tempête » - Objectif créatif
Nous l’avions mentionné tantôt au Rat-Porc de Novembre, un objectif créatif a été lancé aux artistes et sensibles de l’art qui le souhaitent, pour réaliser une œuvre en solitaire ou en collaboration. La thématique retenue ensemble fut « après la tempête », sur le support de leurs choix ou de prédilection.
Néanmoins, et ce fut avec peine, tous les précédents invités ne purent se libérer ce jour-là pour assister au premier Rat-Porc de Janvier et ainsi partager leurs créations. J’ai pu toutefois recevoir par mail des œuvres et les artistes présents ont pu montrer avec fierté leurs inspirations sur le sujet.
Si tu souhaites quelques aperçus en image pour apprécier l’entièreté de ce qui a été réalisé, je t'invites à suivre la page Instagram @leratporc pour te délecter de ces créations.
Et si nous devions prendre le temps d’analyser l’interprétation de chacun, et ce de manière très générale (car oui, il y a eu des exceptions le soir-même), nous avons tous pu constater que les créations féminines étaient plus axées dans la tempête intérieure de l’introspection, dans le ressentis. Tandis que les créations masculines étaient dans l’explicite, à littéralement représenter « après la tempête ».
Également, peu d'œuvres n’ont pu être finies, donc nous attendons avec impatience leurs retours dans le courant de fin Février 2024 si possible.
« La décorporation » - Discussion d'un sujet random
Dans cette seconde partie, donnons parole à Bernard, un artiste brésilien qui nous fait part de ses pensées ainsi que de son processus de création très attaché à la spiritualité.
« L’artiste qui utilise la méditation est comme un kamikaze, c’est un canal. La création de ce canal est possible à travers le travail de la respiration, la danse, la marche, le sport ou une autre activité collective. Et grâce à cette sensation biologique, on fait de l’art. » - B.
« L’objectif est de regarder à l’intérieur de soi : c’est la décorporation. » - B.
Ainsi, Bernard nous explique que ce travail de méditation est possible avec la technique du Tratak (yoga) : regarder un point pour créer cet équilibre. Cela peut être une bougie ou un autre objet dans un objectif de méditation.
« Aller dans la méditation pour la création. Se trouver devant une porte, l’ouvrir et prendre ce que l’on souhaite pour aider à la créativité. » - B.
« Au final, dans beaucoup de cultures on parle d’endroit du corps qui sert à un portail spirituel. En Polynésie c’est en haut du crâne et en Asie c’est à ce même endroit que se situe le chakra de la couronne (Sahasrara) » - Cartouche.
« Penses-tu être un canal ? » - Discussions
Avant de terminer sur le sujet de discussion auquel j’ai réfléchi, redéfinissons cette thématique qui peut en dérouter quelques-uns quant à sa symbolique ou tout simplement, pour une compréhension plus aisée.
A l’instar d’un tuyau d’évier pour faire évacuer l’eau dans les canalisations, cela suppose que les artistes seraient un intermédiaire entre (ce que nous allons appeler vulgairement) un « message divin/spirituel » et sa feuille de papier sur lequel les esquisses vont danser. Cela n’implique pas obligatoirement à une croyance quelconque mais à cette idée que l’on a la sensation d’une aide extérieure à ses créations.
Les avis divergent en termes de personnalité et de travail : tantôt les pensées semblent trop décalées par rapport à son quotidien, tantôt la volonté d’exprimer ses sentiments est avant tout portée sur le soi et non vers l’extérieur, ce qui implique le fait que cette recherche interne ne permettrait pas l’influence d’une force extérieure.
Et puis le vocabulaire tend à s’enrichir.
« Je suis un vecteur » : « on est toujours influencé par une énergie de l’extérieur. On ne fait pas que recevoir quelque chose, d’une énergie qui vient de l’extérieur, on fait aussi ressortir une énergie. J'amène donc vers une autre direction car tout ce que j’expose, amène les autres vers une réflexion et va les amener à quelque chose auxquels ils croient, d’accord ou non, dans ma démarche. [...] On reçoit autant qu’on donne et finalement, cette énergie qu’elle soit explicable de manière sociologique ou spirituelle, elle ne fait que nous traverser et nous la renvoyons quelque part. » - Cartouche.
« Tu es le papier du filtre à café. » - Niu.
« C’est le syndrome du filtre à café. » - Guillaume.
« On se dit créateur mais on ne l’est pas vraiment, on retranscrit seulement ce qui existe. » - Niu.
Entre autres, l'on ne crée rien. Nous serions en constante observation, se validant entre nous sur ce qui a été fait. Cette chose existe parce que tu en parles avec les autres.
« Tu es l’aiguillage que l’énergie te transmet. » - Yiling.
« Je suis un spectre » : « J’observe et sélectionne pour aller en précision ou alors prendre des choses qui existent et les combiner ensemble pour dire : voilà ce que je vois, voilà ce que j’ai vu et on en parle. [...] Comme si on était des paires de lunettes : ça obstrue certaines choses comme ça peut en mettre en avant d’autres. » - Yiling.
« Nous sommes des diamants qui reflète à la lumière. » - Yiling.
Nous arrivons à la fin de ce premier article avec un objectif créatif fort intéressant, enrichissant et inspirant pour chacun.
Prochainement sur les réseaux sociaux du Rat-Porc, et notamment la page Instagram, seront publiées les œuvres réalisées en collaboration ou en solitaire, sous le thème « après la tempête ». Ça sera également l’occasion de poster (si possible) tous les mois la présentation d’artistes et de sensibles de l’art. Car certains sont en retrait, n’osent pas, restent dans une obscurité déconcertante alors qu’ils méritent de prendre la lumière de ce prisme commun et de briller comme il le méritent.
Restez donc connectés sur les réseaux sociaux du Rat-Porc pour plus d’informations et de contenu croustillant pour les papilles réceptives.
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