Salut salut les p’tits Ratons de Porcinou !
Nous nous retrouvons en cette douce soirée de levée de pleine lune en Gémeaux pour entamer ce dernier Rat-Porc de l’année 2023. Car oui, Décembre n’accueillera pas de Rat-Porc puisque ce mois est une période de fête intense et que parfois, le repos et la non-pensée pour ses projets est fort appréciable pour repartir sur de bonnes bases et recevoir de nouvelles idées. C’est donc un rendez-vous en Janvier 2024 que nous allons programmer cette prochaine rencontre.
Mais avant de se dire au revoir, voyons ensemble le rapport du Rat-Porc de ce mois de Novembre 2023, rythmé par les chouilis indécents (aka Manu Manu ou d’une langue plus francophone, les termites) qui agacent mais vivent et ont la liberté de se mouvoir dans cet air pour se laisser choir sur ces corps et ces sols, attirés par une lumière aveuglante qui désoriente et fait rêver. Icare s’en est emballé et de ses ailes elles en ont été brûlées.
Voyons en 3 points les sujets que nous avons retenu :
La technicité dans l’art ou l’accessibilité de l’art ? - Discussion
Produire une création et/ou faire une collaboration - Activité
Le processus de création - Discussion
« [A un moment dans ton travail, tu arrives à un stade où] tu ne fais plus de recherche, tu exécutes et c’est chiant. » - Y.
La technicité dans l’art ou l’accessibilité de l’art ? (Discussion)
Une écoute attentive surplombe la scène comme une douceur qui embaume le cœur, parsemé de notes sauvages qui rythment les paroles. La pleine lune est déjà haute dans le ciel éclairant le gazon humide par les hauteurs du lieu, où des sortes de lucioles invisibles s’inventent une réalité de par ces quelques larmes de bruines qui dénotent à travers les rayons luisant de la lune.
Le sujet qu’est la technicité dans l’art, est un sujet qui a été posé oralement au cours de ces échanges. Nous avons donc pris cette pensée pour la développer par la suite car source de nombreux débats et tous, ayant une résonance des plus vibrantes.
Lorsque nous parlons de technique dans l’art, c’est cette partie théorique du savoir, peaufinée par la pratique suite à de moult années et d’échecs pour qu’enfin, puisse se détacher des Autres, une patte, une virgule, une personnalité qui fait qu’une création est unique et surtout reconnaissable. La technique ce n’est pas forcément des formations ou des écoles, c’est aussi de l’apprentissage ardu en autodidacte, de la patience, des ratés, des hauts et des bas pour au final comprendre et trouver.
La technique ce sont ces détails d’une sculpture, cette finesse dans le drapé, cette précision dans les points d’une couture, la saveur d’une couleur, la composition d’une image, le battement de cœur dans une musique, des frissons dans une contemplation.
« Ce qui me touche, et ce dont je donne de l'importance, c'est à la technique. Si tu me présentes une œuvre où il y a zéro technique, juste de l’émotion, je vais moins aimer parce que j’ai ce besoin d’avoir un soupçon de technique. » - Lonetwin
« Je trouve ça élitiste [...] Il y a des gens qui n’ont malheureusement pas le temps d’acquérir une certaine forme de technique, mais ça ne devrait pas les empêcher de s’exprimer et d’être considéré en tant qu’artiste. » - Cartouche
« Et par exemple pour les artistes qui font de l’art immersif ? Tu n’as aucune technicité, c’est juste de l’installation. Ça te retranscrit de l’émotion. » - Guillaume
« En fait, il faudrait définir ce qu’est la « technique ». » - Yiling
« [Mais] ce qui est génial aussi, c’est que ça fait parler, il y a des débats de partout. » - Cartouche
En parlant d'œuvres à débats, nous avons pu prendre comme exemples « Merda d’artista » de Pierre Manzoni (la boîte à caca) dont l’œuvre questionne la valeur que l’on donne aux créations des artistes. Il y eut aussi les « Balloon Dog » ainsi que d’autres créations de Jeff Koons, qui, pour certaines y ont été accusé de plagiat (publicité Naf Naf) ou "simplement" rythmé de polémique comme « Bouquet of Tulips ».
« Pour moi, [je trouve] souvent [que] la technique n’est pas dans l'œuvre, mais dans le bullshit qui est à côté. » - Lonetwin
Produire une création et/ou faire une collaboration - Activité
Une activité de création fut proposée pour les Rat-Poreux de ce mois-ci.
L’activité : Produire une création et/ou faire une collaboration avec une personne du Rat-Porc (ou avec une personne extérieure) pour créer ensemble.
L’objectif : Produire une création unique sous la contrainte d’une thématique.
Le thème : « après la tempête » (le choix de la thématique a été effectué à main levée par la majorité.)
Les supports et l’interprétation sont libres.
La date de rendu est fixée au prochain événement du Rat-Porc en Janvier 2024 où chacun aura à présenter sa création.
Le processus de création - Discussion
Le processus de création, c’est à la fois l’inspiration, les étapes, la déconstruction et le recul. Et pour cet échange, ont été réuni en un même lieu des artistes ainsi que des sensibles de l’art de tous horizons. En passant de la photographie, à la sculpture, le dessin, l’illustration digitale, la musique, ainsi que le street art.
« Par exemple, j’avais réalisé un shooting que j’avais complètement zappé. J’avais des images sélectionnées mais je n’arrivais pas à m’inspirer au niveau de la post-prod et un an après j’y suis retournée et j’ai trouvé ça génial ! J’ai pu retourner sur la post-prod et les terminer. Il y en a aussi que j'avais jeté parce qu’un peu floues, mais au final elles sont super. » - Allison
« Tu as l’idée sur papier et le but du jeu c’est de la retranscrire dans le réel. Ensuite, tu as la recherche de la pierre où tu as un côté beaucoup plus mystique par contre [...] il y a [surtout du] ressenti au niveau du matériau. C’est très psychique. » - Guillaume
« Ça dépend des sujets, ça peut passer par la musique ou des print. C’est plus le sujet qui va m’orienter sur mon support. » - Zino
« J’aime expérimenter sur mes carnets, je note des rêves. Si je suis dans une file d'attente et que je vois une personne avec une coiffure rigolote, je vais le dessiner. C’est plus libre que ce que je fais dans mes productions. » - Margaux
Yiling et son blob (aka les premières esquisses) :
« Parfois, je suis un peu déçue [par la forme finale] car il fait trop léché, trop propre. Alors que dans le blob, il y a une spontanéité et une sincérité que j’aime bien et que je n’arrive pas forcément à retrouver dans ma production finale. » - Yiling
La rédaction de cet article fut un peu tardive car la compréhension des discussions enregistrées ont été plutôt complexes. Il y eut beaucoup plus de paroles croisées, de débats différents et beaucoup de choses ont retenu mon attention. J’ai dû élaguer et, au final, favoriser les échanges par des guillemets, comme des conversations reconstruites mais éclatées de leurs noyaux d’échanges. Alors en une si belle lancée d’échos d’Autrui, terminons merveilleusement avec ces derniers propos.
« Pour moi, chaque production est une remise en question et on ne sait pas à quoi on va devoir faire face. » - Yiling
« Tu vois, quand tu as une idée ça vient de ton inconscient et j’ai l’impression qu’on adule beaucoup trop l’inconscient. Ok c’est là où tu as toute ta créativité, mais c’est là aussi où tu as tous tes préjugés, tes stéréotypes, [ces] idées préconçues qu’on t’a mis dans la bouche depuis que t'es gosse. Il y a aussi ça dans l’inconscient. Et j’ai l’impression qu’il faut faire la part des choses. » - Manu
« Pour moi la définition de l'œuvre d’art, c’est qu’une œuvre d’art doit élever l’âme de la personne qui la regarde, qui l’interprète, qui la retranscrit, à moindre mesure que ce soit. » - Guillaume
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