top of page
Photo du rédacteurMaanu RMD

Le Rat-Porcinet ft Hinavai - Identité et métissage

Salut mes p'tits Rat-Porcinets sauvages,

Le Rat-Porcinet ft Hinavai , article sur l'identité et le métissage

Nous nous retrouvons aujourd'hui pour un autre Rat-Porcinet en famille, avec Hinavai, pour échanger sur cette grande thématique qu'est l'identité et le métissage. Je pense que ce sujet reviendra régulièrement dans les Rat-Porcinet à venir (je préviens !) car vaste, que cela soit au niveau des ressentis, des expériences ou des réflexions et des évolutions.


Mais avant de commencer, le titre complet de cet article est :


« L’identité et le métissage - Entre reproches et réapprentissage »



Il n'y a cependant pas beaucoup de place, et il allait être tronqué (disons non à la censure des titres à rallonge !).

Bref, ceci est une conversation assez courte, il en va sans dire, mais d'autres sujets ont été évoqués durant cet échange, qui apparaîtront plus tard en Rat-Porcinet également dans les semaines qui arrivent.



Sujets : Identité, métissage, culture



 


Hinavai - C’est toujours ça, le fait d’être polynésien ou demi. Il y a toujours cette crise identitaire où tu te demandes vers quelle patrie tu vas te tourner et dans quelle patrie tu vas être acceptée.

Je sais que côté français, c’est un monde où je n’ai pas grandi. Ça m'intéresse mais je ne vais pas y penser. Tandis que du côté polynésien, j’y ai grandi et c’est plus facile d’accès. Mais quand tu es ici, tu as toujours : « il faut que tu te mettes plus dans la culture », toujours des reproches. Je vis la culture probablement différemment en tant que demi.


Maanu - Je crois que c’est un fossé générationnel et j’aimerais bien savoir : est-ce que la majorité des personnes, parents et grand-parents, qui nous font des reproches de ne pas parler tahitien, de ne pas faire d’effort, de ne pas s’intéresser à la culture, de ne pas rouler les « R », même les trucs les plus basiques, etc.


Est-ce que eux, ont fait l’effort de l’apprendre ?


Eux ont été dans une génération où c’était interdit mis à part les dissidents qui ont continué. Mais est-ce que ces personnes qui font des reproches, ont fait l’effort d’apprendre à leurs enfants et petits enfants, mais aussi d’expliquer pourquoi et l’importance de sauvegarder une identité complète ?


On commence tous à s’intéresser à la langue, à se mettre à la danse, lire des livres, s’intéresser à l’Histoire que l’on a pas apprise, se faire tatouer, etc. Ça débute que maintenant parce qu’on en prend conscience. Tout ce que l’on nous a dit auparavant n'était que des reproches, sans expliquer pourquoi. Là c’est une généralité que je dis mais je me base sur la majorité des dires que j’ai entendu.


Certes c’est de la pédagogie, c’est un métier. Mais si tu n’expliques pas que ça va s’éteindre, que ça risque de mourir, de devenir une langue morte comme le latin si on ne l’utilise pas… Nous on ne capte pas, on est des gosses qui veulent juste aller jouer au foot et aller à la mer.


Hinavai - C’est vraiment notre génération, et encore celle de nos parents qui eux, ont vécu cette transition.


Mes grands-parents parlent très bien le tahitien, ma mère et ses sœurs comprennent le tahitien mais ne le parlent pas, et nous on ne comprend pas totalement, du moins des mots basiques mais on ne saura pas comprendre une phrase entière.


Ça s'empire mais avec notre génération (1980-90 environ) nous sommes dans une grande transition avec un très grand intérêt à réapprendre notre culture et à vouloir apprendre cette langue qui nous est chère, ce sont nos tupuna. On a cette niaque.

Par contre, ce dont j’ai peur, c’est que la future génération ne soit pas pareille et qu’avec l’arrivée de la technologie (puisqu’ils ont grandi dedans), ils perdent un intérêt total.


Maanu - Je ne sais pas. Ça dépend des parents, des familles. C’est à eux de faire le taff.


Hinavai - Et est-ce que les parents vont vouloir faire ce taff là ? Car même eux sont dans cette routine sociétale. Et ça, ça me fait peur. Tout le travail qu’on fait, toute l’envie que l’on a, est-ce que les futures générations vont le faire ?



« J’ai l’impression que l’on est en train de soigner, les blessures du passé. » - Maanu & Hinavai

 

Qu'en est-il pour toi ? Comment vis-tu ton métissage, en tant que demi ? L'as-tu vécu ?


On se retrouve avec les prochains échanges aux côtés de Hinavai avec des sujets tels que :

« Tahiti s'épuise » ou « L'énergie se réfugie ».


Et n'oublie pas de nous suivre sur Instagram pour plus d'actu !


LOVE.

22 vues0 commentaire

Commenti


bottom of page