Salut mes p’tits artistes décadents,
Juillet 2023, c’est sous la lumière d’une fin d’après-midi que nous nous sommes retrouvés autour d’une table de partage pour discutailler de choses et d’autres, lançant officiellement le premier Rat-Porc. Nous sommes au total 8 personnes en comptant l’hôte et moi-même. Des artistes et des sensibles venus d’univers différents, bien que de culture similaire. Nous nous démarquons de part nos inspirations, nos pratiques et nos idées, mais nous nous rejoignons considérablement dans notre être plus profond.
Nous commençons par nous présenter, chacun son tour, bien que nous nous connaissons de près ou de loin. Au moins les points sont mis sur les « i » et les questions des plus basiques sont écartées de toutes conversations.
Alors que le soleil embrasse délicatement l’horizon dans une parade de rouge annonçant un rituel érotique que nous nous délectons d’observer malgré la censure des rayons ardents de dame soleil, les discussions s’animent et voyons ici en 3 points ce que j’ai choisi de retenir, rythmé par des citations random.
« Il faut suivre son cœur et ne jamais se donner de limite. » Niuhiti
La perte de l’identité
La perte de l’identité, grande dame de notre époque et pas si propre à notre petit pays. Mais grand sujet qui fait débat depuis quelques temps et lorsque l’on remonte un peu, cette recherche, cette perte et ces questionnements, datent de plus loin que nos générations.
Qu’en est-il toutefois de nos conversations et ce que l’on a pu voir, sans pour autant reprendre tous les mots-clés basiques de cette recherche.
Dans notre évolution personnelle, il arrive parfois que l’on se remette en question, mais aussi nos croyances, nos religions, par rapport à qui nous sommes réellement. Car, bien que nous ayons grandi dans un milieu particulier et qu’il a dicté nombre de nos pensées, est-ce vraiment celui-ci qui doit définir notre personnalité, jusqu’à aller à l’encontre de nos propres convictions, envies, plaisirs, pratiques ?
Il arrive aussi que l’on ne sache pas d’où l’on vient, qui l’on est.
« Qui je suis dans ce monde de métissage ? Où puis-je me placer ?
D’où je viens car je ne suis accepté ni ici, ni là-bas
Puisque d’un côté je n’ai pas la bonne apparence
Et puis de l’autre, mes us et coutumes, ma langue, mon comportement,
Ne correspondent pas non plus ? »
Il y a donc cette perte et ce rejet, cette recherche d’origine. Pourtant dans ce rejet, nous observons cette curiosité mal placée puisque nous devenons un objet de curiosité pour ces ignorants qui pensent que l’on vit à l’âge de pierre, l’école c'est de liane en liane ou en pirogue que nous y allons, le wi-fi est un extra-terrestre inconnu, et grande fameuse : "il existe une université ?!" Pour ne pas citer une quelconque autre (et encore) idiotie que nous pourrions entendre. Au lieu de se méprendre, de s’énerver, peut-être faut-il lâcher prise face à tout cela ?
Ou se moquer bien avidement de ces personnes qui ne savent rien, telle est la stratégie de bon nombre d’entre nous. Rythmé par cette envie d’exagérer ce non savoir. Une meilleure idée ou une mauvaise ? Je vous laisse faire le choix. Car les blagues peuvent parfois aller trop loin et seul votre frein moteur pourra atténuer le choc d’un pilon (de poulet).
« Il faut toujours que l’extérieur te rappelle tes forces. » - Hina
L’identité artistique
De manière générale nous sommes influencés par des artistes, ce que nous voyons, lisons, les personnes que nous fréquentons. Combien de fois nous nous sommes surpris à reprendre les expressions d’un proche, une interjection, un rire, un accent ? Parfois il n’est pas question de copie ou de manque de personnalité, tout simplement d’une imprimante inconsciente qui sort avec le plus de sincérité possible.
Il arrive donc que nous évoluons dans des univers, que nous ayons un stage dans un lieu-dit et que cela influence considérablement notre identité artistique. Plus concrètement, dans un groupe de personnes bien définies, aux inspirations différentes, tous se retrouvent à effectuer le même travail, que cela soit dans la réalisation, la manière de traiter le produit (l’on va prendre l’exemple de la photographie). Et malgré toutes ces personnes différentes, d’horizons différents, toutes se retrouvent avec le même cadrage, traitement photo, composition, etc. Comment est-ce possible ? Et comment s’émanciper ?
Comment ne pas tomber aisément dans cette influence lorsque l’on apprend dans un domaine ?
« Il faut arriver à s’inspirer sans se perdre, bien qu’on puisse s’inspirer des mêmes artistes. » - Hina
« Pourquoi on se fait chier à créer ? »
« Se faire chier à créer » peut sembler fort décontenançant mais ici cette phrase a été remise en contexte, sous sa forme la plus simple et primaire qu’est le système digestif.
« Tu chies ce que tu manges. » - Niuhiti
Une poésie toujours dirigée par les mêmes personnes. 🙄
Mais soit, la réflexion est lancée dans cet océan de pensée. On se tue à partager ce que l’on fait et puis, dans quelle mesure l’on est obligé de produire autant ? Faut-il en créer autant ?
Est-ce plutôt relatif à une envie, un désir ou un besoin ?
Quelle est l’origine nourrissante de cette création ? (ce qui m'a fait pensé à "Tout vivre" d'Eddy de Pretto).
Des éléments de réponses :
« pour être aimé des gens ? » (Manutea)
« c’est un système que l’on subit à travers les réseaux sociaux et nous en sommes influencé » (Niuhiti)
« on est des humains, là réside cet intérêt de le montrer, tout simplement » (Manutea)
« que définit ce besoin de créer ? » (Niuhiti)
« cette liberté, d’exprimer sa liberté » (Hina)
« ce n’est pas un choix de créer, nous sommes un canal » (Cattleya)
Prise de vue réalisée le lendemain en fin de journée.
Un rat comme message dans les nuages, une coïncidence ?
« Une personne laisse une trace, qu’elle soit consciente ou inconsciente. » - Niuhiti
A la fin de ce Rat-Porc, chacun a une tâche à accomplir. Quelque chose en rapport à ses projets, un blocage qu’il doit dénouer, une réflexion à faire, une création à réaliser. Tout dépend de son moment présent. Le prochain Rat-Porc, nous verrons ce qu’il en est.
Voilà pour ce premier Rat-Porc, j’espère que ces échanges vous ont plu et vous ont amené à réfléchir. L’objectif est vraiment d’amener à cogiter, à partager, échanger ses pensées, donc n’hésite pas à mettre tout ça en commentaire. On se voit le mois prochain dans l’épisode 2 du prochain Rat-Porc !
20 h 10 - Ecriture
« Amener à la création comme une évidence,
Amener à réfléchir sur nos besoins,
Pourquoi est-ce nécessaire ?
Est-ce réellement un besoin primaire ?
Rendons-nous compte de notre présence,
Comme une évidence précise
Bien que profondément
Et continuellement remis en question. »
Maanu Rmd.
LOVE.
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