Salut les gastéropodes photographes,

Cela fait bien longtemps que nous nous étions point aperçu dans cette catégorie d’article. Et quel retour ! Aujourd'hui nous parlerons photographie mais pas au sujet de ce que l'on a l'habitude d'entendre par ici. En effet, on entend beaucoup de choses, des histoires improbables ou des anecdotes rigolotes, mais on entend également des témoignages aberrants à propos de photographes professionnels en Polynésie. Et dans une carte postale soigneusement maîtrisée où les clichés se rythment de fleurs et de maillots de bain sur fond de soleil et de nuages, on oublie parfois que le “paradis” regorge de bien de déchets et de raclure des pires espèces. Et à vrai dire, il ne s’agit pas seulement de propos déplacés mais d’actes illégaux et condamnables.
Ainsi, dans ce présent article, je vais faire une énumération de quelques Redflags à voir lorsque l’on prend rendez-vous avec un photographe. J’espère pouvoir en mettre le plus possible sans toutefois trop alourdir l’article.
En 3 points :
Avant la séance
Pendant la séance
Après la séance
Avant la séance
Un photographe t’aborde, te trouve joli(e) et inspirant(e) :
La première chose à faire, c’est de vérifier les photos qu’il a pu faire via Facebook, Instagram ou son site internet. S’il n’y a aucune photo (voire peu) ou que ce sont des photos de voiture : Dire non. Nous sommes clairement sur le profil du gros pervers qui ne fait pas trop d’effort pour se cacher. S’il y a des images, il faut regarder si le genre te plaît. Mais dans tous les cas, tu peux demander l’avis à des ami(e)s à son sujet ou aux modèles qui ont déjà posé pour lui.
Au final, tu réponds “non” et le photographe insiste :
Comme les siffleurs de rues qui te disent “eh t’es jolie mademoiselle”, le métier de photographe est parfois usité pour draguer et arriver à des fins plus ou moins douteuses.
Même si le photographe est reconnu, professionnel ou de confiance pour certaines copines, si tu dis “non”, c’est “non” et il doit respecter ton choix (attention notamment les mineur(e)s).
Tu acceptes une séance et tu es mineur(e) :
Il faut absolument qu’un contrat soit effectué entre le photographe et le modèle pour la sécurité des 2 Parties, avec notamment une précision sur l’usage de l’image (le tout signé par les parents ou tuteurs).
Le photographe t’envoie des messages tardifs (après 18h ou pire, après 21h) :
Que cela soit pour une commande ou pour un projet personnel, il n’est pas convenable que le photographe envoie des messages à des heures aussi tardives. C’est irrespectueux et surtout non professionnel. Quant à l’excuse de “je n’avais pas le temps dans la journée”, elle ne fonctionne pas. Et s’il s’agit de messages ne concernant pas la séance ou faisant référence à des questions personnelles (quand le photographe n’est pas un(e) ami(e)), ce n’est pas ok.
Le photographe demande à passer en “DM éphémères” sur Instagram :
Les “DM éphémères” sont des messages qui ne laissent pas de trace écrite, donc pas de preuve pour des propos déplacés. Refuse donc de passer par ce canal. Si c’est un échange professionnel, que la séance soit une prestation ou un projet personnel, il n’y a aucune raison de passer par ce type de message.
Le photographe propose de faire ça chez lui ou à l’hôtel mais tu n’es pas à l’aise face à cette idée :
Tu as le droit de dire non, même si “son inspiration est là-bas” et de proposer un autre lieu en lui disant que tu ne te sens pas à l’aise. Tu peux proposer un lieu public, à la plage, au parc, en ville, de nombreux lieux sont possibles. S’il insiste, c’est louche. La sécurité avant tout, normalement un photographe est là pour t’accompagner et te mettre à l’aise.
C’est ta première séance et tu as peur, tu veux donc te faire accompagner durant la séance et le photographe refuse :
C’est totalement normal de demander à se faire accompagner durant la séance photo, notamment si c’est la première fois, encore plus si tu es mineur(e) (voire obligatoire). Si tu ne te sens pas à l’aise puisque c’est ta première séance ou que le photographe t’intimide, tu peux demander à tes parents, un(e) ami(e) de t’accompagner durant la séance. C’est totalement ok et normal. Si le photographe refuse (et que tu es mineur(e)), annule complètement la séance.

Pendant la séance
Le photographe te propose de boire de l’alcool pour te détendre :
Ce n’est pas un acte normal de proposer de l’alcool pour détendre l’atmosphère. Ca paraît la meilleure solution rapide au premier abord, mais ça ne signifie rien de bon pour la suite car l’emprise sera d’autant plus aisée pour un photographe prédateur.
Le photographe te propose à manger ou à boire :
Si tu as des doutes et que tu as peur, refuse de manger ou boire ce qu’il te propose. Il vaut mieux que tu prennes ton goûter perso et ta gourde plutôt que de te retrouver avec une dose de drogue dans le sang.
Le photographe te fait des compliments lourdingues :
Il y a compliment et compliment. Et faire des compliments insistants et nombreux sur certaines parties du corps, ce n’est pas ok.
Le photographe te guide vers des positions qui te mettent mal à l’aise :
Courbée ou cambrée, les jambes écartées ou à quatre pattes, que cela soit des positions clairement sexualisée ou d’autres moins choquantes, si une position ne te plaît pas, c’est non.
Le photographe propose de passer en sous-vêtement ou totalement nu(e) alors que ce n’était pas clairement convenu durant les échanges :
Le fait que le modèle soit à l’aise au cours de la séance n’est pas un argument pour des demandes comme celles-ci. Le nu et les prises de vue en sous-vêtement de style boudoir est un genre spécifique et ne doit pas être un imprévu (sauf totale confiance avec ledit photographe, si c’est un(e) ami(e) et encore !).
Le photographe ne doit pas toucher le modèle durant la séance :
Un photographe ne doit pas se permettre d’ajuster un vêtement, une bretelle qui tombe ou un accessoire sur le modèle sans lui demander son accord. L’acte même de se rapprocher, c’est entrer dans sa zone d’intimité. Même de femme à femme ou d’homme à homme. Il faut toujours demander l’autorisation pour avoir le consentement du modèle afin que cela ne vienne pas de nulle part.
Si tu as des doutes du sujet pris en photo, vérifie-les :
Si tu fais du nu ou de la lingerie (et que c’était convenu à la base avec le photographe), vérifie les photos qui ont été réalisées pour être sûr(e) qu’il n’y a pas eu de prises de vue compromettantes comme un zoom sur l’entrejambe ou des parties spécifiques du corps qui ne sont pas ok (et qui peuvent être utilisées à mauvais escient, comme la revente d’images privées, sur OnlyFans ou autres sites). Demande à ce que la photo soit supprimée de l’appareil devant toi. Si le photographe te propose de faire ça plus tard, ne lui fais pas confiance. L’acte doit être fait sous tes yeux.

Après la séance
Le photographe te fait du chantage “Je te donne les photos si…” :
Si après la séance le Jour J ou plusieurs jours après le traitement des photos, le photographe te fais du chantage pour récupérer tes photos, c'est inadmissible. Refuse toute proposition d’acte sex*el ou d’échange pour les récupérer. S’il y a du chantage avec menace de mise en ligne et/ou du chantage pour ton silence, parles-en. Que cela soit à tes parents, ton entourage, tes ami(e)s ou des proches de confiance, il ne faut pas garder pour soi ces problèmes qui sont condamnables.
Des photos ne te plaisent pas mais le photographe les publie quand même :
Si, lors de la réception des photos, il y en a qui ne te plaisent pas, où tu ne te sens pas à l’aise avec, tu as le droit de prévenir le photographe que tu ne souhaites pas qu’elles soient mises en ligne. S’il le fait quand même, tu peux lui demander de les retirer, c’est ton droit.
Des images sont conservées sans le consentement des modèles :
Si durant le shooting tu as demandé une suppression d’image et que cela n’a pas été fait, insiste pour que celles-ci soient supprimées devant toi. C’est ton droit de ne pas vouloir que ces images soient conservées par le photographe.

L’objectif de cet article, c’est éviter des traumatismes à cause d’agressions sex*lles, de violences psychologiques ou verbales, de harcèlements et/ou du chantage au silence. C’est éviter que ton enfant, ta sœur, ton frère ou ta cousine se retrouve sous drogue durant une séance amenant à un black out total de ce qui a pu lui arriver. Oui, tout ceci existe en Polynésie. La carte postale des lagons c’est bien joli, mais il ne faut pas oublier la réalité des choses que l’on tente d’enfouir sous le tapis de sable blanc.
Ici, nous informons sur certains procédés en réaction à de nombreux témoignages de modèles hommes, femmes et trans en Polynésie. Tous sont concernés et leurs paroles sont écoutées.
Une photographe locale engagée et militante recueille des témoignages de victimes. Si tu es concerné(e) ou que tu connais un proche qui a peur de témoigner, voici son compte : @cartouche.lm
Le silence est souvent rythmé par la peur, la honte et la dévalorisation de soi. Sache que, quoi qu’il arrive ou ce qui a pu arriver, les victimes ne sont pas en tort. La faute est toujours celle de l’agresseur, même lorsque la victime n'a pas pris de précautions.
N’aie plus peur, nous sommes ensemble.

CONTACTER CARTOUCHE
Son compte Instagram : https://www.instagram.com/cartouche.lm/?hl=fr
Son appel à témoignage : https://www.instagram.com/stories/highlights/18283621315167358/?hl=fr
SOURCES
Témoignage de victimes en Polynésie
#balance ton photographe, le soulagement et la colère :https://blogs.mediapart.fr/la-fille-renne/blog/060424/balancetonphotographe-le-soulagement-et-la-colere
Sur les réseaux, le mouvement balance ton photographe prend de l’ampleur : https://www.konbini.com/popculture/sur-les-reseaux-le-mouvement-balancetonphotographe-prend-de-lampleur/
Remarques déplacées, attouchements… #balancetonphotographe : https://www.leparisien.fr/societe/remarques-deplacees-attouchements-avec-balancetonphotographe-la-parole-des-modeles-amateurs-se-libere-06-04-2024-DEQRS33CXFC6HELGITIHNYEP4Y.php
Détecter les fauxtographes pervers : https://benber.fr/detecter-fauxtographes-pervers/
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