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Les œuvres « classiques » abominables - Le Lundi-littéraire

Dernière mise à jour : 26 avr.

Salut mes petits gastéropodes,


Les œuvres « classiques » abominables - Le Lundi-littéraire Manutea rambaud maanurmd photographie photographe lundi-littéraire littérature hakka polynésienne francophone océanie

Les œuvres « classiques » abominables ou, quand la plus sombre partie de l’Homme est allègrement exposée et fantasmée. Un nom à rallonge qui a pris ses racines dans mes recherches littéraires dont le but est de trouver un livre sur lequel me délecter, dans des découvertes toujours plus passionnantes. Et j’étais bien partie avec les précédents romans de Boileau-Narcejac. Quel grand malheur quand j’ai voulu me lancer sur un « classique » que je ne connaissais que de nom : « Le Parfum » de Patrick Süskind.


Et dans ce voyage d’une réflexion personnelle, observons-les en 3 points : 

  • Présentation brève « Le Parfum »

  • L’approche des classiques indétrônables

  • Réflexion sur les reproches des proches



Présentation brève « Le Parfum »


« Le Parfum », c’est une œuvre littéraire qui a eu un impact considérable dans la littérature mais aussi dans le milieu cinématographique. Du dernier je n’ai vu aucune image, quant au livre, seulement un début de lecture qui a très vite été abrégé dès la première passion odorante qui l’a mené vers une jeune fille. Toutefois, cela serait un mensonge de dire que l’écriture est aussi abominable que son histoire. J’ai eu, en effet, plaisir à lire ces premières pages, avec son riche vocabulaire, ce temps pris à analyser chaque particule qui l’entoure et ce don quasi enivrant de pouvoir se repérer qu’à l’odorat. Mais lorsque je me suis retrouvée être Grenouille, à poursuivre cette première odeur jamais sentie, unique, vibrante, sensuelle, et que tout son parcours dans Paris l’a mené à une jeune fille. J’ai juste dit “non”. Parce que, qui dit odeur de jeune fille enivrante, dit choses bien bien dégueulasses que même ma vulgarité s’en retrouve aussi douce qu’une meringue sortie du four.


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N’ayant pas voulu terminer la lecture de ce livre, je me suis donc baladée sur le grand Youtube pour trouver des personnes qui prenaient la parole sur ce dernier. Et ce qui me trouble c’est la présentation de cette œuvre comme un « classique qu’il faut absolument lire » et lorsque le résumé débute, le discours prend un cheminement plus en retenu : « Bon, c’est vrai que c’est un peu dur, c’est assez violent, c’est un psychopathe, etc. » etc. Une sorte d’absurdité morbide qui me fait froncer les sourcils. 


Mais soit, parfois les réactions humaines me sont incompréhensibles, tout comme le niveau de sensibilité est bien varié pour chacun. Et dans mes pérégrinations électroniques sur les reportages Arte, je me suis trouvée face à la présentation d’une œuvre : « Les hauts de Hurlevent » où y est inséré quelques propos de Georges Bataille qui ont retenu mon attention :


« Je crois que c’est dans la littérature que nous apercevons les choses humaines dans leur perspective la plus violente. C’est tout de même la littérature qui nous permet de voir le pire et je crois que la littérature doit mettre en cause l’angoisse et que, c’est en mettant le lecteur devant cette perspective désagréable qu’il crée une tension que la littérature évite d’ennuyer le lecteur. »

Un passage extrait d’une interview de l’INA pour son œuvre « La littérature et le mal » (1990).

 


L’approche des classiques indétrônables 


Alors oui, certes, peut-être était-ce une erreur que de m’arrêter soudainement à ce premier passage qui n’est même pas l’introduction de ces actes qui l'amènent à sa notoriété intemporelle comme on a pu me le faire remarquer. Mais c’est un choix, et celui-ci est bien maintenu. Ce qui me déroute hautement, c’est cette passion. Et cette passion, c’est ce sujet-même qui rythme au final cette œuvre, la passion humaine, puissante, jouissive, prête à tout pour accéder au nirvana, au risque de perdre son âme.


On ne parle pas ici des films d’horreur à la « Conjuring », « La Nonne » ou « Massacre à la Tronçonneuse (bien que certains pourraient me contredire avec ces mêmes exemples, j’en conçois), mais plutôt de l’humanité si véridique qu’elle en devient horrifique et à laquelle nombre de personnes s’extasient. Nous pouvons citer les classiques à ce sujet au niveau cinématographique : « Orange mécanique », « Irréversible », « American History X » ou « American Psycho ». Néanmoins, nous ne ferons pas dans ce présent article une analyse de chaque sujet évoqué (surtout que ce débat concerne la sensibilité de chacun, donc in-débattable), mais plutôt de soulever cet aspect fantasmé, adoré, passionné de la part la plus sombre de l’humanité. Sachant que les titres précédemment évoqués ont été sélectionnés de par leur fameux statut de “classique”, que nombre d’humains incitent à regarder malgré la violence de certaines scènes.


Quant au côté littéraire, nous pouvons aisément mentionner Sade ou même « J’irai cracher sur vos tombes » de Boris Vian, pour ne citer que ceux-là. Alors oui, toutes ces œuvres évoquées ont un message, un étendard révoltant qui se veut émoustillant, frappant, scandaleux et malaisant, un moyen de dénoncer le racisme, la violence ambiante qui rythme le cœur de la société dans laquelle évolue l’auteur, oui je plussoie. Mais comme dirait Ron Weasley dans « Harry Potter et la Chambre des Secrets » : « Suivez les araignées… Pourquoi ça ne pouvait pas être « suivez les papillons » ? ».



Réflexion sur les reproches des proches 


Je pourrais aisément me contredire en citant des films marquants tout aussi violents (mais sous une autre forme) comme « Get Out », « Shining » et « Ca ». Néanmoins, je trouve ces scènes moins traumatisantes et encore une fois, ce n’est qu’un avis personnel.


Soit, 

On peut également se demander ce qu’il en est des auteurs. Qu’en est-il de ceux qui ont écrit ces livres ou ces scénarios, dans un réalisme atrocement troublant. Je vous laisse avec cette question, nous passons à la suivante.


J’ai pu remarquer que beaucoup d'œuvres que je n'ai consciemment pas voulu lire, ni regarder, me faisaient vivre des situations épisodiques spécifiques. En effet, sous des pluies de reproches, l’on me scande : « Ce sont des classiques qu’il faut absolument voir » ou « tu as raté quelque chose ». M’amenant à me questionner sur ce qui se passe dans la caboche de cette société qui est en commun accord pour cette fascination de la violence.


Ce qui, pour finir, m’amène à dire que, lorsque l’on recommande un film, le fait de mentionner les sujets plus que fâcheux (voire traumatisants pour certains lorsque c’est le cas) n’est pas quelque chose à prendre à la légère. Car parfois, dans notre passion morbide à conseiller un film « il faut absolument que tu le vois, il est extraordinaire ! », nous pouvons être amenés à choquer des personnes qui ne s’attendaient ni à des scènes de v*ol, d’abus, de maltraitance et j’en passe. Il ne coûte rien en effet de spécifier dans notre passion de la narration que « par contre, il y a des scènes qui peuvent choquer de type ____, ce n’est pas fait pour tout le monde, faites attention », etc. Évitant ainsi des souvenirs indélébiles non consentis qui peuvent resurgir à n’importe quel moment.


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Au final, il s’agit plutôt d’un débat interne qui soulève plusieurs questions et je soutiens malgré tout que la violence passionnelle, aussi déroutante soit-elle, me fait prendre plusieurs pas de recul face à ces œuvres. Tout comme le fait qu'il ne s'agit pas seulement de montrer la violence pour montrer la violence, mais plutôt de connaître, prendre conscience de ces formes de violences, ce qu'il en découle, d'où elles viennent, et bien d'autres analyses plus grandes encore que je n'ai point développées (car oui, nous n'allons pas faire une thèse non plus).


Ainsi, nous arrivons au terme de cet article que je ne pensais pas rédiger, au sujet d’un livre que je n’ai pas terminé et qui m’a amené à une réflexion beaucoup plus grande sur ce qui nous entoure et qui plaît à l’humain. Cette réflexion, je ne pense pas l’avoir eu tantôt et c’est souvent grâce à de malheureuses/heureuses (?) trouvailles que nous sommes amenés à considérer certaines thématiques qui étaient déjà un sujet de débat en notre propre moi interne. Il en va de soi que cet article ne fera pas la majorité, que d’autres auront des positions différentes, et c’est là que réside la richesse humaine, dans sa diversité.


Alors, j’espère toutefois que cet article vous a plu, qu’il a pu amener à des approches différentes de votre vision à ce sujet, et que peut-être, la passion violente se retournera pour laisser place à la passion intellectuelle, spirituelle, altruiste, plus adoucie.



 

LES SOURCES :

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