Salut jeunes gastéropodes mélomanes,
C’est au creux de la montagne de Tautira que mes pensées se sont retrouvées dans une totalité oubliée, au son de la brise incertaine d’un matin humide où le chant résonne au loin.
Une ode à l’évasion.
Et lorsque l’aube enfin est arrivée, mon âme s’est ravie car c’est au premières lueurs du jour que le silence retiendra ces quelques mots, dans la discrétion d’un mollusque égaré sur son rocher noir de jais.
Ainsi, au pied de ces hauteurs, corps d’une divinité endormie du passé de l’oubli, nous nous élançons d’un coup d’aile à travers ce nouveau voyage musical de corps meurtris et d’âmes réjouies. C’est donc sur le dos de la sterne blanche au plumage immaculé que nous entamons ce périple volant et planant au-dessus de ces ‘auti de rouges et de verts panachés, frôlant les nuages courbés, dans la protection de ces montagnes d’écorces et de canopées.
En 3 points :
Yellincat « Raw Fish and Breadfruit »
Juju Wings & The Cosmic Church « Echoes »
Zin* x L2c « Vice City » (Prod. by TINIHAJ)
Si toutefois votre attention vous le permet, je conseille une lecture au son de chacun de ces morceaux présentés afin de proposer une meilleure immersion de l’univers.
Yellincat - Raw Fish and Breadfruit
Cette balade de mélodies enchanteresses débute avec les premiers rayons de notre soleil entêtant, un mirage dans les sous-bois, une impossibilité insensée dans une composition pourtant bien pensée. C’est donc avec une belle absurdité phrastique que nous débutons notre voyage avec un album sorti des fours fin mai 2024, un appel à la débauche de l’oisiveté, les pieds trempés d’eau salée, le nez emmitouflé dans les embruns sablés et les yeux explosés par les rayons disparates de l’astre verdoyant vers l’horizon couchant.
« Loveshine » - Yellincat (morceau écouté à la rédaction)
« Raw Fish and Breadfruit », c’est ce genre de sons qui te font planer dans l’air cosmique de tes rêves les plus doux, te faisant valser de gauche à droite sans savoir même pourquoi ton corps bouge. Tu t’y fais attraper comme un papillon de nuit attiré par cette lumière éclatante et artificielle au point de t’en brûler les ailes. Mais c’est aussi une lumière douceâtre joyeusement saturée d’un bonheur inconnu qui te prends les tripes pour ne plus jamais te lâcher. Et lorsqu’enfin tu ressors de cet album, c’est le sourire à la main et les yeux animés que tu finis ta journée.
Mon coup de cœur pour cet album :
« Hot sand » - Yellincat
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Juju Wings & The Cosmic Church - Echoes
Au bord de cette table pliante d’un bleu fatigué par les fêtes et les soirées, je tentais en vain d’écrire au sujet de cette musique, et ce, de manière « normale ». Mais Ô désespoir comme j’ai pu constater qu’il m’était impossible de le faire ainsi. Voici donc déposé ici, ces mots relatifs à ce nouveau morceau sorti le 31 mais 2024, perçu par mes sentiments, expliqué par l’artiste et interprété avec ma sensibilité.
Mon écho,
C’est ce silence ravageur
Meurtri par ces voix de l’oubli
Hurlant cette douleur lointaine,
Loin dans les âges
Loin de mes nuits.
Mon écho,
C’est cette solitude inerte qui me tord de douleur
C’est ce son ardent qui me prend, qui me happe et qui, sans relâche, m'engloutit dans une torpeur humide, humiliant mes plus sombres pensées, dans une adrénaline créatrice, insensée, impensable, intemporelle. Que dis-je ? Atemporelle.
Cette gravité, je la ressens au plus profond de mes entrailles calcinées, à l’orée de ma renaissance, le voile disséminé sur ces terres brûlées.
C’est ainsi, qu’au cœur même de ma cité, mon âme s’est enfuie.
Bouleversée par mes propres mots déversés dans ce carnet.
Je suis une pensée qui n’est pas la mienne
Je suis ces sentiments un peu bohème,
Ceux-là même qui prennent la place
De nos torpeurs les plus fugaces.
« Echoes » - Juju Wings
« Echoes », c’est un appel à l’union, à l’amour et au partage, c’est une solitude à la dérive, prête à être écoutée et entendue, dans cette recherche perpétuelle et constante.
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Zin* x L2c « Vice City » (Prod. by TINIHAJ)
Et tandis que nous terminons cette expédition sur les plumes de notre sterne truculente, c’est dans l’absurdité de la composition de cet article que nous achevons avec un morceau de rap.
Pour cette écriture, il s’agit d’un artiste dissident, que dis-je ? De plusieurs artistes dissidents faisant partie de cette sphère musicale que la scène du rap local est fière de porter sur son cœur. Nous l’avions présenté dans le premier article « Ondes sonores, mots & rythmes », Zin* a pris pour étendard l’ice ice qui ruine notre terre, un fléau au nom familier et presque enfantin, détruisant et meurtrissant la jeunesse grandissante.
Sur ces ondes, c’est la carte postale qui se brise en mille morceaux, un miroir qui s’effondre, prenant avec lui des années de désarroi, imposant aux familles des années de malédictions. C’est un regard extérieur qui se brouille et contemple sur son rocher la déchéance de l’humanité se détruisant dans une dépendance inconcevable. Le regard vide et le cœur léger, la fumée s’évapore, embourbant les poumons d’une texture noirâtre inclassable, faisant sombrer dès la première prise.
Et puis, comme il est dit : « la misère est plus belle au soleil ».
« Vice City » - Zin* x L2c (Prod. by TINIHAJ)
« Vice City », c’est la ville du vice et de la débauche, c’est ce cri aphone que l’on étouffe avec l’ice et les promesses, une prise pour détruire cette détresse, le prix du luxe pour un billet simple vers la case du non retour.
C’est sous cette note de réalisme peu optimiste que nous terminons ce voyage à travers cet article un peu absurde par la variété de ses morceaux, mais aussi par la manipulation des mots qui fut très différente les uns des autres par cette adaptation à chacune de ces sonorités. Encore un tableau musical partagé avec fierté, composé avec amour par ces artistes : de l’écriture, des notes, des vibrations, des parties d’âmes posées ici et là pour ne plus jamais leur appartenir. Un don inconcevable et pourtant factuel dans cette réalité de consommation massive d’écoute quotidienne.
J’espère que cette sélection musicale vous a plu, avec du son 100% local, avec de l’intensité et de l’énergie offerte à foison. Alors merci à eux, merci à ces artistes complets pour ces créations, merci pour ces mots qui résonnent, merci pour ces ondes qui vibrent au plus profond de notre corps.
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