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Pambrun « Les voies de la tradition » - Le Lundi-littéraire

Dernière mise à jour : 22 mars

Salut salut mes petits gastéropodes,


Pambrun « Les voies de la tradition » - Le Lundi-littéraire Manutea Rambaud maanurmd photographie photographe littérature fonds polynésiens océanie francophonie tahiti polynésie française

Posons-nous encore ici sur une œuvre écrite sous les pensées et les lettres de Jean-Marc Tera’ituatini Pambrun que j’ai pu débusquer à Raiatea dans le fonds polynésien de la bibliothèque à deux pas de là. Je n’ai cependant pas eu le temps de terminer la lecture de ce livre : par manque de temps et face aux nombreux d’emprunts que j’ai pu faire, et que je devais achever en 4 jours. Au final, j'ai toutefois réussi à dévorer 3 livres sur 5. Les deux derniers ayant été survolés puis annotés car faisant partis de ces trésors déterrés.


Y a-t-il un intérêt d’écrire un article sur un livre dont la lecture n’a pas été achevée ? Je dirais que oui, car les extraits retenus ont le mérite d’être partagés, lus, relus et entendus, puisque je considère ces textes, ainsi que son auteur, comme importants.


« [...] car ici on ne réinvente pas la Tradition, on la perpétue sous les formes qui nous plaisent et avec les matériaux disponibles, pourvu que l’esprit de la Tradition ne meurent pas. » (17/07/2006)

En 3 points → Culture, Histoire, Polynésie



ANATOMIE DE L'OUVRAGE


« Les voies de la tradition » est un essai d’actualité, rassemblant des textes écrits sur une vingtaine d’années. Ce sont des créations tantôt poétiques, tantôt narratives. Ce sont des idées, des paroles, des pensées mises en vie pour les vivants. Un écho qui fait une résonance à plusieurs générations. 


Une sorte de sentier en pain de mie dont le petit poucet se serait amusé à laisser bien en évidence, afin que l’on puisse suivre progressivement le parcours de ses pensées, entre cohérences et contradictions, dans notre siècle bien ancré qu’est le XXIe siècle. L’ancien et le nouveau se chevauchent, ils se rencontrent, se confrontent, se composent. Ils s’allient même, et encore ! Cela reste mon pauvre avis d’une lecture malheureusement non achevée.


Il nous insuffle les diverses possibilités de pensées dans des textes d'une lourdeur et d'une grandeur aussi réflexives qu'admiratives. Cette œuvre de Pambrun est parue aux Editions Le Manuscrit en 2008.


« La création libre ne mène pas à la perte d’âme. »


DES PRÉLIMINAIRES EN ÉMOIS


Il est des paroles qui restent tel un cri de détresse, comme une vérité dont on ne croirait plus la véracité, et pourtant. Et pourtant elle subsiste et ses écrits nous le rappellent.


« Vous n’enfantez pas en vain, Des hommes se lèvent Comme aux temps passés [...] » XIX - SUR LA SOUCHE DE LA VIE

Car même si l’on se perd dans cette modernité que je ne cesse de définir comme grandissante, bon nombre de générations pensent qu’elle en devient vaine. N’oublions pas qu’une partie de ces enfants sont sensibilisés à cette tradition, à cette oralité, à cette histoire et qu’ainsi, à travers leurs propres mots, leur propre art, ils pourront dévoiler ce qui regorge en leur cœur.


« La culture n’est que le produit de nous-mêmes, elle ne devient que ce nous en faisons, et l’identité n’est que le sentiment d’adhésion que nous ressentons pour ce que nous aimons, désirons quand il nous semble hors d’atteinte et cherchons à protéger quand il nous semble en péril. »

Nous sommes tous enfants de maux et ce sont à travers les mots que nous véhiculons notre patrimoine.


« Car la tradition des mots est le ciment des trois pouvoirs : le pouvoir des noms, le pouvoir des idées et le pouvoir des symboles. Elle allie le dire au savoir dire et au faire dire. La tradition des mots atteint la perfection quand le pouvoir des idées naît du pouvoir des noms et quand le pouvoir des noms naît du pouvoir des forces visibles et invisibles. La communication devient alors finalité. »

Enfin, terminons avec cet extrait d’un texte plus long (il en va de soi) mais qui regorge de vérité.


« Alors dites-leur Marchands d’identité Que l’identité d’un peuple ne s’achète pas Même en rêve Que notre identité n’est pas une marchandise Qui ne se vend ni se loue Que notre identité n’est pas négociable Qu’elle est ! » Te Fare Tauhiti Nui, n°18, novembre 1998


UN METS POUR QUELLE DILETTANTE


Ce livre savoureux aux textes aussi variés que porteurs (porteurs dans le sens où ils nous prennent au creux de sa main pour nous élever vers les cieux, transportant notre corps vers de nouveaux horizons, notre pensée vers d’autres perceptions, effleurant notre sensibilité jadis profondément dissimulée), nous invite à découvrir, redécouvrir, comprendre, dire “oui”, s’attrister, s’enhardir dans nos positions, face à ces quelques remarques en mots qui parlent et résonnent.


Toutefois, je ne dirais pas que cette lecture soit accessible à tous. Le format ne donne pas forcément envie de tendre la main. Mais un adolescent curieux se laissera aisément voir prendre cette main. Et les quelques années de plus, bien entendu, auront plus d’aisance (quoique !) pour lire ces textes. Quoique beh oui, parce que l’écriture diffère de par la variété de ces écrits. Donc à feuilleter !


« Henri Hiro disait : Il faut que les cultures se rencontrent. Je refuse de raisonner dans l’opposition des choses ; l’opposition des couleurs : même dans le contraste il y a harmonie. » (Henri Hiro, éd.Haere Pō, 2004)

Pambrun « Les voies de la tradition » - Le Lundi-littéraire Manutea Rambaud maanurmd photographie photographe littérature fonds polynésiens océanie francophonie tahiti polynésie française


PAMBRUN, Jean-Marc Tera’ituatini. Les voies de la tradition. Editions Le Manuscrit, 2008



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