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Boileau Narcejac « Le Bonsaï » - Le Lundi-littéraire 

Salut mes p’tits gastéropodes rafraîchis,

Boileau Narcejac « Le Bonsaï » - Le Lundi-littéraire Manutea Rambaud maanurmd photographie littérature francophone pacifique océanie moderne article livre polynésie française tahiti 

C’est au cours d’une douce soirée aux notes classiques que nous rencontrons le corps d’une œuvre grâce à la curiosité humaine à l’encontre des livres. Ainsi, c’est un soir d’une fin de semaine que se rédige cet article au sujet de ce roman, et pas des plus anodins, que cela soit au sujet des origines de sa découverte, que par ses caractéristiques spécifiques en termes d’écriture. 


Ce roman policier nous berce dans une narration des plus agréables qu'intrigantes. En effet, cette rencontre littéraire s’est faite par un heureux hasard, sauvé d’une donation aux boîtes à livres, au cours d’un long tri nécessaire à l’égard d’une bibliothèque surchargée de papiers assemblés, à la limite de vomir (à contre coeur) tous ses ouvrages.

Débutons donc la présentation de cette œuvre par l’analyse de son corps, ni farouche, ni orgueilleux.


En 3 points → Enquête, médical, amour



LE CORPS DE L’OEUVRE


« Le Bonsaï », je le disais tantôt, est une œuvre teintée d’une caractéristique d’écriture bien particulière : celle d’avoir été rédigée à quatre mains. Soit monsieur Boileau et monsieur Narcejac, 2 auteurs ayant collaboré sur de nombreux ouvrages (« A cœur perdu », « Les victimes », « Les magiciennes », « Celle qui n’était plus », etc.) ainsi que de nombreux genres (contes et nouvelles, téléfilms, romans policiers pour jeunesse et essais sur le genre policier)

Brièvement au sujet de ce roman policier, il s’agit d’une enquête policière qui se déroule dans un centre anti-douleur où de sombres lettres anonymes agitent les protagonistes.


Mais avant de débuter, voyons ce que nous dit les internet sur la répartition des tâches d'écriture. Une question qui m’est naturellement survenue au moment même où j’ai appris qu’il s’agissait de 2 auteurs : « [Pierre Boileau et Thomas Narcejac], tous deux épris de littérature policière et auteurs de romans d'aventures, ils se rencontrent et s'associent en 1948. Inséparables, leurs rôles sont néanmoins nettement définis : Pierre Boileau bâtit l'intrigue, Thomas Narcejac rédige, étoffe, met au propre le texte définitif. »



DES PRÉLIMINAIRES EN ÉMOIS


Pour débuter notre mise en bouche, commençons par une mise en contexte.


« Il est devenu dans cette branche le grand patron de la béquille, de la jambe artificielle, de la prothèse sous toutes ses formes, sans cesser d’être le malheureux père coupable, l’homme qui a mutilé son enfant ! Une espèce de forçat du remords. »

Un apéritif qui permet déjà de placer le décor.


« Mais si cette cause ne disparaît pas par un traitement approprié, alors la douleur commence à prendre, pour le malade, une existence propre. Elle rôde en lui. Il en redoute l’approche. Il essaie de pactiser avec elle. Je pense toujours à ce vers admirable, de Baudelaire, je crois, Sois sage, ô ma douleur, et tiens-toi plus tranquille… La douleur est devenue une partenaire, un vis-à-vis grimaçant, la hantise de chaque instant… »

Boileau Narcejac « Le Bonsaï » - Le Lundi-littéraire Manutea Rambaud maanurmd photographie littérature francophone pacifique océanie moderne article livre polynésie française tahiti 

« Si vous m’avez bien suivi, monsieur le Divisionnaire, vous devez comprendre qu’un “centre antidouleur” c’est forcément un endroit où on mène une lutte contre quelqu’un ! Eh bien, la douleur c’est quelqu’un. Voilà, c’est ce que j’ai découvert ! Et ceux qui se battent, les médecins, les infirmières, sont des gens marqués, comme les volontaires d’un corps franc. »

J’ai tenté de faire une sélection représentative de cette suite de scènes qui se déroulent d’une pièce à une autre, d’une rue à une chambre sans que l’on puisse s’en rendre compte. Il est évident qu’un extrait est assez complexe à couper et qu’il s’agit d’une page entière au final. Donc voici une tentative, mais pas des plus pertinentes, je le pense.


« Il suit un couloir, puis un autre, croise une des hôtesses du dernier soupir. C’est lui qui imagine d’appeler ainsi ces accompagnatrices d’un genre si macabre car il y a du macabre dans cette façon de… Il voudrait serrer de plus en plus près son impression première qui cache quelque part une espèce d’injustifiable refus. Il regarde l’heure. Le Dr. Melville doit l’attendre au réfectoire. Amusant, ce réfectoire. Il ressemble à un fast-food américain. Clarieux fait un signe de reconnaissance à Patrick avant de prendre la queue du self-service, parmi le personnel du centre. »


UN METS POUR QUELLE DILETTANTE


Cette lecture pourrait convenir dès l’adolescence et continuer pour sûr vers l’âge adulte. C’est un livre qui se lit bien, vite et qui se déploie avec un enthousiasme désarmant, dans un rythme bien ficelé et surtout riche en frénésie. L’enquête se déroule sous nos yeux comme un film en avance rapide, sans temps mort, sans saut de scène absurde, une quête du coupable, des recherches sur des indices délaissés, une prise de tête empathique avec l’enquêteur qui fait chavirer notre cœur aussi fort qu’il puisse le ressentir à l’encontre de cette réflexion en perpétuelle remise en question.

Cette enquête, c’est une lecture facile, sans trop de sujets fâcheux ou malaisants à mon goût. C’est une lecture douce, libre et passionnante (à l’image d’un roman policier).


Toutefois, si des barrières ou des mises en garde doivent être émises à l’égard des lecteurs sensibles, il s’agirait plutôt d’un vécu personnel. Cela peut être pris d’une bonne ou d’une mauvaise manière. En d’autres termes, du fait qu’il s’agisse d’un centre anti-douleur (accident, fin de vie, maladie…) ce genre de sujets, si c’est une expérience assez récente pour le lecteur en question, la lecture peut s’avérer plus compliquée (à mon avis), bien qu’il s’agisse de quelques passages.


Boileau Narcejac « Le Bonsaï » - Le Lundi-littéraire Manutea Rambaud maanurmd photographie littérature francophone pacifique océanie moderne article livre polynésie française tahiti 

BOILEAU-NARCEJAC. Le Bonsaï. Editions Denoël, 1990


 

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