Salut mes petits gastéropodes touristiques,
Ne vous est-il jamais arrivé de vous retrouver touriste de votre propre pays ? Dernièrement, des amis sont venus en vacances en Polynésie et quelle empathie de me retrouver bouleversée par ma propre île, à observer les paysages comme si c’était la première fois, à m’enivrer des odeurs comme un enfant découvrant ce sens et à prendre des photos comme une touriste japonaise ? Bon, peut-être suis-je une exception et que cet état n’est pas quelque chose d’aussi évident et de “normal” mais soit. Revenons à nos bernards.
C’est donc dans une pérégrination vers l’aéroport et ma curiosité à voir les nouveautés artisanales au pop up store de ce rassemblement d’humains en quête de voyages, que je suis tombée nez à yeux face à : Anoe. Un petit format qui m’avait déjà intrigué lorsque je l’ai vu passer sur les internet. Demandant alors timidement à la vendeuse si c’était un gratuit, son sourire moqueur et délicat m’a invité à le prendre et grand dieux, je ne pensais pas en faire un article. Non par le fait qu’il ne s’agisse pas d’un “livre” (car tout est lecture : magazine, BD, journal…) mais plutôt par rapport à son contenu qui m’a surprise et ce, dans le bon sens du terme.
Embarquons-nous donc dans la première rédaction d’un article sur un magazine local.
En 3 points → Guide, Polynésie, informations pratiques
LE CORPS DE L’OEUVRE
Anoe est un petit magazine de format A5 vêtu de dessins et d’informations sur la Polynésie française. C’est un gratuit semestriel regroupant toutes les choses qu’il faut savoir lorsque l’on pose la plante de ses pieds sur les terres de la vaste et enivrante Polynésie.
Le corps de ce magazine est très riche : des numéros de téléphones importants (police, pompiers, location, taxi, opérateurs téléphoniques, compagnies aériennes), à des cartes géographiques. Nous pouvons même y trouver une liste FAQ pour savoir comment se fournir une carte SIM ou pour se renseigner sur les magasins ouverts 7j/7, 24h/24. Ce sont autant d’informations pratiques qu'informationnelles que même les locaux peuvent oublier, s’acharnant sans cesse sur les recherches Facebook.
Ce petit format nous propose également de survoler tous les sujets phares propres à chez nous, soit : les croyances, la danse, le tatouage, la nature, la pêche, etc. Je ne citerais pas tout car l'intention ici, n’est pas non plus de surcharger ce pauvre article, mais c’est un corps très riche et je pense que beaucoup d’entre-nous pourraient apprendre également grâce à Anoe.
Quelques listes disparates agrémentent également le contenu comme les diverses plages de Tahiti et de Moorea, les lieux culturels à visiter, les plats phares locaux… Et en parlant de plats phares locaux, combien de fois nous est-il déjà arrivé de devoir expliquer à quoi ressemble un mets ou un plat ? Par exemple, le chao pao, comment tu le décris ? Anoe facilite notre recherche de vocabulaire : “brioche à la vapeur farcie à la viande”.
Car oui, malgré ma francophonie, il m’arrive parfois de ne pas trouver l’équivalent dû au fait que l’on vive constamment à un lieu, faisant de ces mots “des classiques” que l’on ne traduit plus (voire intraduisibles pour certains). Mais soit nous nous égarons.
Et si nous pensions que c’était fini, et bien non ! Une liste de restaurants (local, français, asie, italien, international) nous est proposée suivis de leurs numéros de téléphones. Recette (de po’e banane pour cette présente édition), présentation de fruits et événements de l’année (JO, Heiva) sont autant d’articles que l’on peut retrouver au sein de ce format. Pour terminer, car il faut bien garder un peu de surprise (et cet article n’est pas sponsorisé), nous disposons d’un agenda sur les événements de mars à août 2024.
DES PRÉLIMINAIRES EN ÉMOIS
Il est temps désormais de se plonger dans ce que peut bien raconter Anoe magazine. Alors débutons de ce pas avec quelques banalités qu’il ne faut pas oublier et qui est inséré comme il se doit.
« Saviez-vous que le tatouage avait été banni par les missionnaires et avait ainsi disparu pendant plus de 150 ans ? »
« Chaque année, on célèbre le Matari’i i ni’a, le retour de la saison de l’abondance, avec une cérémonie puissante et spirituelle remerciant les dieux de la nature. »
Des dates sont mentionnées, des informations intéressantes et essentielles pour notre culture générale.
« [à propos du marché de Papeete] Ce marché fut créé dès 1847 à l’emplacement qu’il occupe encore aujourd'hui. »
Tout comme certains aspects géographiques que l’on aurait pu oublier dû à quelques chap’ de la classe, que cela soit par l’esprit ou le corps.
« Les îles polynésiennes se sont principalement formées par l’activité volcanique. Elles se trouvent dans une zone de l’océan Pacifique appelée “ceinture de feu”, où les plaques tectoniques se rencontrent et s’enfoncent sous d’autres plaques. »
UN METS POUR QUELLE DILETTANTE
Le magazine Anoe est bien entendu et logiquement pour les touristes mais il serait fort dommage de se priver, nous, locaux, de ce contenu plutôt sympathique. Et puis, certains locaux (de la Polynésie de manière générale) sont aussi d’une certaine manière « touristes » sur Tahiti car vivant sur d’autres îles. Alors ne nous offusquons point sur ce terme courant qui définit au final : « Celui, celle qui fait du tourisme, qui voyage pour son plaisir, pour se détendre, s'enrichir, se cultiver. » (cnrtl)
De mon point de vue, et en tant que rédactrice de journal de bord, j’ai eu grand plaisir de découvrir ce magazine avec ses cartes, ses dessins, ses informations, etc. Car ce sont des petites choses qui manquaient ici.
En effet, quel grand plaisir de pouvoir, par exemple, ramener des cartes du métro à découper, des cartes de la région de France, de conserver les tickets de métro du Japon, prendre la jolie carte de visite du restaurant qui avait une super ambiance, garder les tickets de caisse même après avoir fait ses comptes, conserver une fleur séchée collée entre deux pages et quelques feuilles symboliques d’une balade sous le soleil verdoyant ? Alors certes, la rédaction d’un journal de bord ne parle pas à tout le monde, mais on a, au moins une fois dans sa vie ramassé un coquillage, un caillou, cueilli une fleur et ramené du sable, bien que ça soit interdit (et ne mentez pas, je vous sais !).
Mais soit,
Je dirais qu’il est un chouille surchargé pour mes yeux de lecteur-photographe mais il est bien vrai que toutes les informations sont condensées, bien sélectionnées et que malgré le peu d’aération, tout est crucial à lire.
Pour finir, il est bien évident que ce sont de nombreux sujets survolés, permettant ainsi au lecteur de pouvoir sélectionner la partie qui l’intéresse le plus pour l’approfondir par la suite. Alors oui, peut-être manque-t-il encore des choses, mais ne râlons pas comme un petit vieux insatisfait et laissons-nous guider par ces quelques délices visuels qui nous font même redécouvrir nos lieux. Anoe, c’est un essentiel de son tiroir pour se rappeler des informations cruciales, que cela soit pour les numéros de téléphones ou les spots sur lesquels chiller un max.
SOURCE :
Définition de « touriste » : https://www.cnrtl.fr/definition/touriste
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