Salut mes petites madeleines de mon quatre heures,
Il m’arrive très souvent d’entendre, « je ne veux pas entendre parler de la littérature », lorsque je débute ce sujet et ce, quelle qu’elle soit, car au final on ne la connaît que trop peu pour pouvoir pleinement la comprendre. Souvent, jugée trop compliquée, inatteignable, pour « l’élite », bref une éclipse dans l’univers.
Dans cet article (ou une série d’articles ?) j’aimerais démontrer à toutes ces personnes qui pensent la littérature comme étant un monde inaccessible, que c’est tout simplement faux. Alors, oui bien entendu, je ne pourrais pas faire entendre raison à tout le monde. Mais peut-être qu’une poignée d'humains se verront sensibilisés à la chose et oseront passer le pas.
Comme à notre habitude, ne perdons pas de vue les présentations en 3 points que nous développerons juste en bas. Commençons donc avec ce premier article pour déconstruire les clichés de la littérature :
Littérature, tête d’intello, lunettes et bizarrerie
Littérature sans image c’est nul, oui mais non.
Littérature, juste de l’écriture ? Non de l’oralité aussi.
Littérature, tête d’intello, lunettes et bizarrerie
Quels clichés pouvons-nous véhiculer depuis des années à propos de ce personnage au fond ou au devant de la classe ? Pour justement, se faire oublier et pouvoir lire son bouquin sur ses genoux sans se faire repérer ? Car l’on sait exactement que c’est au plus proche de l’ennemi que nous serons en sécurité. Mais nous ne sommes pas ici pour parler stratégie militaire mais plutôt pour déconstruire cette image que les Autres ont vulgairement de ces littéraires qui n’ont rien demandé (à part bouffer des livres en toute tranquillité).
Que les clichés sont lourds et fastidieux dans notre société. Et quand bien même ils pourraient refléter une part de la réalité, à quoi cela sert-il de les user pour dénigrer, rabaisser, véhiculer de la méchanceté ?
Les littéraires sont souvent vus comme des pédants incompris, qui utilisent des mots étranges, aux blagues aussi indécentes que l’incompréhension, souvent aux accoutrements ou à la discrétion qui semble déranger les plus turbulents. Quel est donc cet intérêt à vouloir mettre en avant une personne qui souhaite le silence et le voyage dans l’imaginaire ? Pourquoi faire semblant de s’intéresser à une lecture qui importe peu au locuteur car il souhaite juste interrompre le fil d’une lecture ? Nous pouvons aisément constater que la lecture, dès le plus jeune âge, a pu apporter beaucoup de moquerie pour certains, d’insultes, racistes, sexistes et j’en passe. Ne répétons pas les mêmes erreurs. Un enfant, un humain, une âme, est différente de toutes les Autres de part sa sensibilité, sa perception du monde, son combat.
La lecture, l’écriture, l’art oratoire, sont des démarches créatives pareilles à la photographie, le dessin, la sculpture, la musique, etc. Nous oublions aisément que c’est une forme d’art, que le recul, le silence, la concentration, l’environnement vont appuyer, accentuer, défavoriser ces moments. Mais je sens que l’on se perd, alors continuons notre périple de déconstruction.
Littérature sans image c’est nul, oui mais non.
Combien de fois pouvons-nous entendre encore aujourd’hui que les BD, les manga, les romans graphiques, sont considérés comme de la non-littérature ? Et quelle erreur !
Car la base de tout est la Création.
Du Verbe naît la Création, De cette parole émise par l’action,
Un souffle est donné à la pensée Cette impulsion de l’âme, vile fumée,
Aussi futile, libre et sensible soit-elle Elle est apposée dans l’écrit et sans appel,
Se déploie, en mot, en phrase éparses, Pour s’esquisser en croquis fugaces.
Dialoguer en bulles, rire en traits, pleurer en couleurs Elle s’accroche au cadre, à l’imperturbable voyageur
Pour naître en images Et transmettre dans ce langage
Cette pensée, cette parole, ce Verbe Cette Création affable et superbe.
Je ne savais comment l’exprimer autrement, alors voici ces mots d'un texte sorti en roue libre pour partager cet avis.
Littérature, juste de l’écriture ? Non de l’oralité aussi.
La littérature, ce n’est pas ce que tu crois. Oui, « mais encore » me diriez-vous ! Alors, dirigeons-nous de ce pas vers le site du CNRTL (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales) pour voir de plus près la définition de la « littérature ».
Nous avons tout d’abord la première définition de la littérature mais qui ne nous intéresse peu alors passons directement à ce qui nous intéresse : « Ensemble des productions intellectuelles qui se lisent, qui s'écoutent. »
« Mais encore !? » riposterez-vous encore avec des postillons d’impatience. Eh bien, tout ça pour dire que la littérature peut être à la fois écrite mais aussi orale. Que notre littérature orale est une littérature. Qu’elle a son importance, sa complexité, sa vibration, sa tonalité, son impact et sa légitimé. Je l’ai dit tantôt, que du Verbe naît la Création.
Si dans le concept même de la littérature, il faut des textes pour exister, nous tombons dans l'absurde. Puisque avant même de devenir un roman, celui-ci était une pensée, une idée, un croquis. Tout comme ces textes oraux.
On arrive donc au terme de ce long voyage vers l’acceptation de la littérature dans ce monde où elle a toutefois réussi à trouver sa place. Bien qu’elle soit encore la dernière à être voulue par les apprenants dans leur programme, perçue comme un amas de hippie en mal d’amour et de compréhension de la vie, résignée à avoir les plus mauvais bâtiments sans climatisation ni ventilateur et où moustiques et fourmis de feu se délectent de notre malheur de sensibles incompris. Car oui (et non pas tous il en va de soi, sinon le monde serait morose), les littéraires sont des sensibles de la vie, voyant la chute d’une feuille comme un poème, se délectant des mots comme d’une nourriture les plus délicieuses, parcourant les phrases comme une cascade de bonheur. Et quand bien même notre pédant du premier abord peut faire fuir les gens, nous ne sommes que des humains en quête de savoir, de sensibilité, dont l’amour et la mort ne sont que pensées et souffles, assoiffés de vouloir partager ses idées avec Autrui.
On se verra peut-être pour un prochain article, qui sais ? Si ce format a plu, ça continuera.
Allez, des bisous.
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