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« Littéramā’ohi revue 28 » - Le Lundi-littéraire

Photo du rédacteur: Maanu RMDMaanu RMD

Salut jeunes gastéropodes du Pays des îles du Pacifique,


Le Salon du Livre, c’est mon rendez-vous annuel pour choper la dernière revue de Littéramā’ohi ainsi que ses dernières éditions d’auteurs en solo. Et lorsque je me dirige vers le stand, c’est comme un moment suspendu, un peu à part, où l’on entre dans une demeure connue et pourtant si inconnue. Chaque année, de nouveaux textes sont produits, chaque année, c’est toujours une rencontre qui marque pour la vie, et c’est toujours un peu intimidée que je m’y rend, ne sachant pas si l’on me reconnaît malgré mes passages incessants.


Au final, et comme toutes les fois depuis des années déjà, lorsque le premier jour de timidité est brisé, je m’y rend toujours sans réelle raison, chaque jour, avec l’intime sensation d’une sécurité enlaçante dès que mon pied touche les planches. Une sorte de familiarité insensée, un cocon de compréhension, une bouteille flottante dans cette mer de poissons stridents.


C’est donc avec conviction et énergie que nous partons à cette seconde rencontre de la revue. Partons ensemble à la découverte ou la redécouverte de cette œuvre.


« Littéramā’ohi qui nous rassemble aujourd’hui encore. Témoin de la résistance de votre ouvrage de la résilience de notre communauté de la flamoyance de notre littérature et de l’impatience de ce qu’il nous reste à écrire. » Edito, Mareva Leu.

En 3 points : Différences, Océanie, parole



 


LE CORPS DE L’OEUVRE


La revue n°28 de « Littéramā’ohi » est scindée en différentes parties et elles sont les suivantes : 


  • Dossier : Nos différences (thématique principale et commune)

  • Créations autochtones (textes libres d’Océanie)

  • Te ana rahu’a (dossier sur l’art et la littérature avec Larry Thomas et ses pièces de théâtres ainsi que la présentation du spectacle de Pīna’ina’i)

  • Pensées océaniennes (3 auteurs kanaky invités, témoignages de mai 2023)

  • L’artiste (présentation de l’artiste May Artea, son univers et ses oeuvres)



« Littéramā’ohi » est une revue littéraire autochtone, un lieu de papier où les langues s’entremêlent et cohabitent sans friction. Focus sur le numéro 28 de cette édition et ses 34 auteurs à la plume bien pendue.



DES PRÉLIMINAIRES EN ÉMOIS


Dans les préliminaires et notamment mes coups de coeur, il est évident que les morceaux de poésie m’emportent dans cette grande pérégrination littéraire. Et il est donc naturel (car il serait des plus insensés de ne pas penser ainsi) qu’une part de poésie porte le flambeau des mots pour écrire notre vie, notre identité, nos pensées, nos émotions, nos actes et nos maux.


« A tous ceux que j’ai rencontrés Au cours de vies rêvées Au cours de vies usées Et de Lecture aussi Ces rencontres qui sont les fibres d’une existence Tissu de ma vie Texte de mon incarnation J’ai aspiré dans ma chair Chaque mot Chaque regard Et chaque inflexion De voix » - Teaviu Tehei’ura, Nos différences, p.63.

Et forcément, lorsque le retour en arrière fait son chemin, il n’est pas envisageable de détourner le regard. Les histoires de nos aïeux sont un trésor à chérir que l’on cherche avec hâte et sans fatigue quand le temps file et les années glissent.



« A l’heure de la sieste, sa grand-mère enveloppée dans son pāreu lui racontait les souvenirs de sa jeunesse. [...] Elle était accro à ces voyages dans le temps avec sa grand-mère pour monture. Un ‘aute rouge à l’oreille, celle-ci enfourchait sa mémoire et, de sa voix éraillée, faisait décoller l’imagination de la fillette. » - Mareva Leu, La maison qui chantait, p.103.

Mais dans cet amas d’écrits, d’émois, de coups et blessures, de poings levés et de cris égorgés, l’image de la poésie retrouve toujours son nid.


« Ecrire [...] le vaste sentiment d’avoir de l’oiseau dans les mots, et l’amour dans le geste spontané. Le coup d'œil qui lit le livre de vies que le hasard amène à vivre. » - Vanaa, Écrire, p.142.

Enfin, terminons avec ce spectacle tant attendu chaque année, autant par la performance que pour les textes oralisés : Pīna’ina’i.


« “Pīna’ina’i se distingue du Heiva par sa liberté”, “il permet une libération des sentiments, de l’expression du corps… Liberté des mots qui parlent aussi bien des paripari d’autrefois (poèmes traditionnels d’éloge), des engagements d’aujourd’hui que des inquiétudes de demain”. » - Titaua Porcher, Le Pīna’ina’i, écho corporel de littérature, p.154.

Une réalité hors de la carte postale illustrée par des mots et des gestes toujours plus puissants et impactant, un uppercut dans le foie, des frissons d’Histoire, des larmes d’abandon et une voix qui fait écho jusqu’aux vallées.



UN METS POUR QUELLE DILETTANTE


« Littéramā’ohi » est une revue pour les adolescents en quête de sens et de références, en recherche de soi et de ses origines, dans la volonté de comprendre et de cesser ces questions aux échos vides bien que incessants.


A ces adultes qui s’oublient, errant dans l’espace, sur leur terre d’origine, ou non, perdus dans l’amertume de questionnements étouffés mais légitimes.


Pour ces lecteurs amateurs ou gloutons qui cherchent de l’écrit local à foison, du vrai sans artifices ni retouches, avec sensibilité et armes d’émotions déployées.


A ceux qui écoutent la forêt et parlent à la mer.


Littérama’ohi revue 28. Editions Littéramā’ohi, 2024

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